little story

« C'est dur parfois de replonger dans le passé, il faut beaucoup de force, beaucoup de courage. »

C’est le déjeuner et comme à mon habitude, je me dirige vers l’appartement où je vis en colocation avec mon meilleur ami pour manger quelque chose et profiter de ma pause. Arrivée non loin de celui-ci, je m’arrête quelques secondes et prends le courrier que j’ouvre sur place. De la publicité, des factures, rien d’intéressant, jusqu’à ce mon attention se porte sur une lettre qui me semble plus qu’étrange dès les premiers mots. « Chère Mei ». Je sens mes yeux se couvrir de larmes, ma vue devenir floue au fur et à mesure de ma lecture. Tous les mots qui sont écrits sur cette feuille de papier me replonge dans mon passé, à tel point que je suis obligée de me poser sur le trottoir, complètement chamboulée.

C’était il y a quelques années, je devais avoir quatre ans lorsque j’entendis de mon lit des cris, des pleurs. Ce n’était pas la première fois, mais cette fois était bien différente des autres, puisque je me décidais enfin à sortir de ma couette et aller voir ce qui se tramait, avec des pas timides, discrets. Les coups que mon père étaient tellement bruyants, tellement violents, que je me vois encore sursauter face à l’agressivité de mon père. Il était alcoolique pour une raison que l’on ne m’a jamais expliquée. Pendant plusieurs années, ma mère restait avec lui, pensant que ça s’arrangerait, qu’il deviendrait l’homme qu’elle avait aimé lorsqu’elle lui avait dit oui, sans succès. Sa consommation augmentait et de plus en plus souvent, ma mère était obligée de travailler avec des blessures au visage qu’elle tentait de cacher avec une paire de lunette, même si celle-ci ne suffisait pas.

C’est seulement quatre ans plus tard que tout s’arrêta brusquement. Encore un soir où il rentrait totalement bourré, mais cette fois-ci, celle qui faisait l’objet de ces coups, c’était moi. Ma mère s’était mise en travers, mais il continuait, jusqu’à ce que ma mère, prise de haine, d’inquiétude, pris son courage à deux mains pour l’assommer avec un vase qui se brisa sur le coup. Ni une, ni deux, et ma mère pris le nécessaire, me demandant de prendre ce qui était le plus important à mes yeux ; une peluche blanche, un petit lapin très doux. Je regardais une dernière fois mon père allongé sur le sol et me retrouvais quelques instants plus tard, vêtue d’une simple robe blanche avec un manteau noir et de petites chaussures, dans les rues de notre chère ville d’Amérique. Je ne savais pas où nous allions et je n’osais pas déranger ma mère qui pleurait sans cesse, en essayant de me rassurer, me répétant que tout se passerait bien à présent, que je n’avais plus rien à craindre et que plus jamais, il ne pourrait lever la main sur moi et me ruer de coups comme il l’avait fait ce soir-là.

A l’aéroport, ma mère demanda un vol pour le pays où logeait sa sœur ; l’Australie. Elle l’avait téléphoné pendant l’attente, espérant que mon père ne se réveillerait pas avant le lendemain. Je le sais, puisque je l’ai entendue expliquer ça à ma tante. L’heure de notre vol était enfin arrivée et le voyage commençait enfin là. Il avait été difficile, et pour l’une, et pour l’autre ; ma mère devait supporter les regards des gens qui nous dévisageaient, interloqués par les blessures que nous avions, et moi, moi et bien je devais essayer de me sortir les images qui m’ont hanté pendant tant d’années, le revoyant me battre avec une force exemplaire.

Et là… Là voilà que tout revient dans mon esprit, alors que j’avais réussi à plus ou moins passer dessus. Dans cette fameuse lettre, il me demande de l’excuser, de lui laisser une chance pour le revoir et de se redécouvrir. Il me dit aussi que dans quelques temps, il viendra sur cette île pour me rendre une visite. Je n’ose même pas imaginer ma réaction si je devais croiser son regard… ! Une question subsiste dans mon esprit ; comment a-t-il fait pour me retrouver ? Et que dois-je lui répondre ?

« Le temps passe si vite qu'on ne le voit pas passer. Et pourtant il passe ; il ne fait que ça, il fait aussi vieillir. »

C’était à Sydney que toutes les deux arrivons, et dans sale état, devant la porte de ma tante, Lilly, qui nous ouvrait terriblement inquiète. Elle prit ma mère dans mes bras, puis moi par la suite, nous incitant à entrer dans sa maison. A l’autre bout du couloir, mon oncle Ricardo montrait le bout de son nez et nous regardait, dépité face aux visages que nous avions. Un regard de Lilly à l’adresse de son mari et celui-ci m’embarquait dans la salle de bain pour me soigner. C’est un homme avec qui je m’entendais bien et qui m’a tout de suite mise en confiance. J’aurais d’ailleurs pu pleurer en sa présence, mais j’avais décidé, dès ce moment-là, où j’ai vu des larmes rouler sur les joues de ma mère, de devenir forte pour deux.

Quelques mois après, ma mère nous avait trouvé un logement, une petite maison, dans lequel il était d’emménager le plus rapidement possible afin de ne pas déranger plus longtemps sa sœur, mais tout en sachant que si besoin, ils étaient là, pas très loin. Dès notre arrivée, la première chose à laquelle j’ai fais attention, c’était la maison d’à côté où un petit garçon venait de sortir. J’entendais son père l’appeler par son prénom « Mikelangelo », prénom que je n’avais encore jamais entendu jusque là, ce qui m’intriguait au plus haut point. J’avais pour objectif, par la suite, de devenir son amie. J’avais besoin de ça, de me faire des amis pour me reconstruire un petit bout de chemin ; j’avais abandonné tous mes autres amis en Amérique avec cette fuite ! Sauf que ce sacré bonhomme ne me le rendait pas. Oh non, il m’embêtait sans cesse ! Et moi j’étais une vraie balance, à tout répéter à ses parents pour qu’il s’excuse… ! Il l’a fait, une fois, et je l’ai cru sincère quelques secondes, jusqu’à ce qu’il m’avoue que ce n’était que des bêtises. Quand j’y repense, ça me décroche un sourire. Mikele et moi étions deux êtres qui se détestaient, et maintenant nous sommes tout le contraire.

D’ailleurs, le jour où tout commençait à changer entre-nous, c’était à mes quinze ans. Il m’interpellait encore une fois avec sa bande de potes qui l’entourait, me surnommant par un nom d’animal, celui d’un dessin animé. Seulement, ayant pris de l’âge, et donc, de l’assurance, je soufflais un bon coup avant de répliquer de manière plutôt sèche, mais avec un léger sourire au coin des lèvres ; air plutôt provocateur de ma part, mais il l’avait bien cherché. Quelques échanges entre nous et la sonnerie annonçant la reprise des cours et la fin de cette discussion, à croire que pour une fois, j’avais eu le dernier mot de l’histoire. Et j’en étais fière !

Au fil des années, le lien qui nous unissait, Mikele et moi, changeait du tout au tout, passant d’ennemis à amis, puis d’amis à meilleurs amis. C’est très simple, l’on devenait inséparable ! Et ça, personne ne s’y attendait, même pas moi ! Il aurait fallu plusieurs années pour me décider à ne pas me laisser faire et une réplique pour le faire réagir. Si j’avais su, je m’y serai prise plus tôt… ! Et puis, plus je le fréquentais, plus j’apercevais son frère dans les parages, l’on se croisait juste, mais rien qu’un regard de sa part, et je me sentais frissonner, complètement égarée. C’était évident, je n’étais pas indifférente à son charme et je me permettais de demander sans cesse à Mikele de me le présenter ! Quand j’y pense, on aurait dit une vraie groupie. Cette rencontre s’est faite, sans que j’en sache exactement la véritable raison, mais peu importe, j’en étais ravie et ce, malgré le fait qu’Angelo me draguait ouvertement, sans arriver à se lasser. Moi, ça me lassais, n’étant pas habituée à ce qu’on insiste à ce point. D’ailleurs, il a fallu qu’il attende plusieurs années avant de m’avoir auprès de lui !

Pendant ce temps, moi je me concentrais dans mes cours, voulant absolument avoir un bel avenir et surtout exercer ma passion ; mon coup de crayon me permettait de dessiner des tenues et je m’imaginais déjà avec une boutique rien qu’à moi et des fidèles clients venant toutes les semaines, les mois, pour voir les nouvelles collections. Lorsque j’en avais parlé à ma mère, celle-ci n’avait pas hésité à m’encourager, même si elle me mettait en garde sur le métier, comme quoi ce n’était pas facile de percer, mais avec l’ambition que j’avais, elle était certaine que je serai la prochaine grande styliste et que l’on entendrait parler de moi dans les prochaines années, ce que j’attendais avec impatience.

« L'amitié finit parfois en amour, mais rarement l'amour en amitié. »

Ce moment-là, c’était certainement celui qu’Angelo attendait avec impatience, celui où je lui disais enfin « oui » à sa énième demande. « Oui, je veux sortir avec toi. » Il avait bien du galérer pour ça ! Et ça aurait peut-être pu fonctionner si au bout de six mois, je ne m’étais pas aperçu qu’il me trompait. La première personne que j’avais besoin de voir après ça, c’était bien sûr Mikele. Pour la première fois, je lui offrais mes larmes. J’étais dans le besoin, j’avais besoin de ses bras et il me donna tout ça. Mikele était toujours là, comme moi je l’avais été à la mort de sa petite-amie. Pendant des heures, j’avais eu le droit à son réconfort et ça m’avait beaucoup aidé, même si je me sentais plus que coupable de faire régner une ambiance froide entre les deux frères, parce que oui, malgré tout ce qu’on pourra dire, je ne pourrais m’empêcher de me le reprocher.

Comme à mon habitude, je me relevais et ce, grâce à lui et une place en tant que styliste dans une petite entreprise de mode. C’était ma première place, mon premier job après mes études et je me suis ruée dessus ! Pour revenir sur ma décision le lendemain. Lors du moment où j’allais avouer cette nouvelle à mon meilleur ami, celui-ci me devança, m’annonçant quelque chose de douloureux aux premiers mots ; il allait partir sur une petite île pour reprendre une vie, la recommencer. Quelque part, j’étais ravie pour lui et je pensais que c’était une bonne idée ! Lui qui me paraissait tellement étrange ces temps-ci, à parler tout seul… Mais d’autre part, il ne pouvait pas me laisser toute seule ! Egoïste ? J’avais juste besoin de lui près de moi… Ce pourquoi, lorsqu’il reprit en me proposant de partir avec lui, j’acceptais.

Ca fait donc trois ans que je me suis installée sur cette île en cohabitant avec lui. Mon projet de devenir styliste prend peu à peu forme. Pour gagner un peu ma vie et réaliser mes rêves, j’ai du prendre un petit boulot en tant que serveuse, boulot que je meurs d’envie de quitter, étant donné que mon patron me harcèle de plus en plus pour que je lui donne des traitements de faveur. Mikele est au courant et insiste pour qui je quitte mon travail, mais j'ai besoin de cet argent pour faire de mes rêves une réalité et je n'ai pas envie de lui emprunter sans cesse de l'argent... Déjà que je lui en emprunte beaucoup.

Et concernant ma relation avec Mikele, et bien... Mes sentiments évoluent. Je n'ose pas lui en parler, par peur de le perdre, même si j'en meurs d'envie ! Ca devient de plus en plus difficile d'être près lui sans avoir ce que je désire le plus, mais je tente de me contrôler...

questionnaire

Pourquoi voulez-vous immigrer sur Ashling Bay
Pour commencer une nouvelle vie, la mienne. Je n'y aurais jamais pensé si Mikelangelo ne me l'avait pas proposé ! Mais il l'a fait... Et je ne regrette absolument pas ma décision d'être partie avec lui. En trois ans, j'ai pu créer, petit à petit, certains projets qui commencent à prendre forme. Je peux aussi oublier tranquillement Angelo, mon ex petit-ami, pour qui je ressentais des sentiments depuis des années et qui n'a pas hésité une seule seconde à piétiner mon coeur ; j'ai finalement réalisé que j'avais choisi le mauvais frère.

Comment Imaginez vous la vie sur l'île
Oh, je ne l'imagine pas ! Je vais la créer, cette vie. Une vie avec ma petite boutique, ma marque à moi, avec des personnes qui pourraient être motivées pour la conception des croquis que je réaliserai, afin qu'il y en ait en plusieurs exemplaires. Pourquoi rêver sa vie alors qu'on pourrait vivre ses rêves ?
J'aimerais aussi pouvoir me rapprocher un peu plus de Mikele, qui, depuis quelques temps, hante mes pensées. Ca va finir par me rendre dingue ! Mais pour le moment, cette chose m'est impossible de faire ; j'ai peur de perdre son amitié avec mes conneries !

Si vous ne deviez emporter que trois objets ?
un crayon - une feuille de papier - ma petite tête ; Mikele !

LE JOUEUR N'EST JAMAIS LOIN . Je n'aime pas les présentations, mais pour faire un minimum, moi c'est Alice et j'ai 22 ans. Je suis tombée sur votre forum que je trouve très sympathique autant au niveau du design que du contexte, par le biais de Pub RPG Design.

CAN YOU JUSTIFY YOUR CHOICE ? QUALITES Affectueuse Déterminée Fidèle Généreuse Passionnée DEFAULTS Franche Impulsive Lunatique Nerveuse Obstinée MES POINTS FORTS J'ai un bon coup de crayon et je peux mettre très peu de temps pour concevoir une tenue. J'ai aussi une jolie voix, ce qui me permet d'accompagner mon meilleur ami lorsqu'on se fait une soirée karaoké. Je suis une battante et je me relève toujours. C'est d'ailleurs ce trait de caractère qui pousse mon entourage à se tourner vers moi au moindre problème, pensant que je peux facilement porter un autre poids ; ils ont tendance à me croire invincible, ce que je ne suis pas, mais je réponds toujours présente et essaie de prendre un certain recul. MES POINTS FAIBLES Ca pourra vous étonner, mais mon meilleur ami est mon point fort et point faible en même temps. C'est grâce à lui que je me sens plus forte, mais c'est aussi lui qui peut plus facilement me toucher, ce qu'il me dit, ce qu'il fait, ou ce que les autres en disent et le mal qu'on peut lui faire. Parler de mon père, c'est quelque chose que j'ai du mal à faire. Ce pourquoi j'ai toujours raconté à tout le monde, sans démentir, que mon père était mort, alors que ce n'est pas du tout le cas. Dernièrement, j'ai reçu une lettre de sa part et je n'ose en parler à personne. MES AMBITIONS Devenir une très grande styliste, qu'elles puissent faire les couvertures et être abordables pour tous. Pensez à ne plus me laisser faire par mon patron qui me harcèle et souhaite qu'une chose ; m'attirer dans son lit. Dire une fois pour toutes mes sentiments à Mikele au lieu de passer pour une sorcière en cassant tous ses coups d'un soir et en lui présentant des femmes qui sont tout le contraire de ce qu'il aime. MES HABTUDES J'ai l'habitude de passer ma main sur ma nuque quand je suis nerveuse, ou de mettre mes cheveux derrière mes oreilles, de mordre mes lèvres par envie, ce qui arrive de plus en plus souvent ces derniers temps. Boire deux café le matin, un le midi et un autre le soir ; c'est une mauvaise chose, mais j'ai besoin de ma caféine dans la journée... Ce qui me pousse à dormir au minimum à minuit chaque soir ! Le matin, je peux vous dire que je suis complètement naze.